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Le triomphe de la vérité

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EDITORIAL: D’humiliation en humiliation


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Je ne voudrais pas être à la place de Mathurin Nago. Le président de l’Assemblée nationale est
en butte à une contestation qui n’a de cesse de le tourner en bourrique depuis bientôt dix mois. Depuis le début de l’année, ses collègues de l’opposition ont tissé autour de lui un épais cercle vicieux duquel il lui sera difficile de sortir de si tôt. Leurs dernières rodomontades, c’est le boycott qu’ils ont opéré sur l’ouverture de la session budgétaire qui devrait démarrer hier. Le boycott n’est pas une arme efficace en politique. Mais ce n’est pas la première fois que les Honorables députés de l’opposition ridiculisent leur président, en le faisant prendre pour un farfelu par la communauté internationale invitée à la grand mess d’hier. C’est devant le gotha des ambassadeurs accrédités chez nous qu’il a reçu une énième gifle dont l’éclat n’a d’égal que la fine préparation qui l’a précédée. C’est tard dans la nuit du lundi à mardi que les rusés députés ont décidé de lui jouer ce coup de vieux, en organisant un semblant de conférence de presse où ils ont sorti une nouvelle revendication de leurs chapeaux.
Pour justifier leur fronde après les communales, ils avaient prétendu que le pouvoir n’avait pas installé les conseils communaux. Après les conseils communaux, ils ont exigé et obtenu la mise en place de la commission devant vérifier la gestion de leur président. Et après la mise en place de cette commission aux résultats connus d’avance, les voilà qui embouchent une nouvelle trompette. Et l’on sait par avance aussi qu’elle n’est destinée qu’à faire du tort au président de l’Assemblée pour au finish ruiner l’image du Chef de l’Etat. A travers Mathurin Nago, c’est surtout Boni Yayi qui est visé dans cette surenchère vertigineuse. On sait que la mise en place de la Haute Cour de Justice ouvrira la porte à la mise en examen de Boni Yayi accusé de parjure. On ne peut comprendre la soudaine levée de boucliers de ces parlementaires que sous ces ombrages de conspiration douce, de coups fourrés et de volonté tenace de nuire au Chef de l’Etat. L’objectif visé est de le traire en justice pour l’empêcher de briguer un nouveau mandat. A tout le moins, si un nouveau mandat devrait s’imposer, il faut le discréditer aux yeux de la communauté internationale en le présentant comme un président corrompu. C’est à ce jeu de massacre savamment orchestré que jouent Tidjani Serpos, Eric Houndété et les autres parlementaires de l’opposition. Réussiront-ils à atteindre leurs objectifs ?
Assurément, non. Mais ils s’acharneront à mettre les btons dans les roues du régime du changement, à le noircir au sein de l’opinion jusqu’aux élections prochaines. L’idée est même de lui rendre le pays ingouvernable pour faire chavirer sa barque définitivement en 2011. C’est un plan de guerre qui est ainsi déclenché contre le Chef de l’Etat. Informé de cette initiative, le Président de la République serait prêt à tout pour faire face. Aujourd’hui, les négociations avec le camp adverse sont exclues malgré le discours officiel. Surtout, les exigences posées par les Salé et consorts qui veulent bien retourner à leurs anciennes affaires dans les véhicules d’occasion, une espèce de participation au partage du gteau national, ces exigences, disais-je, sont irrecevables. A ce train, c’est la décrispation souhaitée qui laissera place à une tension permanente.
Au milieu de ces batailles au-dessus desquelles il ne peut plus s’élever, le Président de l’Assemblée va souffrir le martyr. Même avec la désignation des représentants du parlement à la Haute Cour de Justice, on trouvera toujours la petite bête qui servira à bloquer les travaux de l’institution afin d’en imputer la responsabilité à son président. C’est un jeu d’enfant dont les enjeux ici dépassent bien la personne de Nago pour toucher aux fondements mêmes de notre démocratie.
OLivier DJIDENOU

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