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Le triomphe de la vérité

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Vote du budget de l’assemblee nationale: Les deputes rejettent la lettre de cadrage et gonflent leurs avantages


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La souffrance du peuple béninois en général et surtout des travailleurs n’intéresse pas les députés de la cinquième législature. C’est le moins qu’on puisse dire au regard du spectacle offert le mardi 30 septembre 2008 au palais des Gouverneurs. Prévue pour commencer à   10 heures, c’est en début d’après midi que la plénière démarra avec la présentation par le Président, des grandes lignes du budget pour l’année 2009 présentation qui a mis de côté la lettre de cadrage et a exagérément augmenté les avantages des députés au détriment des intérêts supérieurs de la Nation. Les voix des députés Adjanohoun Célestine, Yahouédéou Janvier et bien d’autres n’ont pas empêché les Questeurs d’aller à l’écart de 9,87%.
Les grands axes trompeurs du peuple
     Dans sa présentation liminaire, le Président annonce un certain nombre de paramètres notamment :
– la sauvegarde de tous les avantages acquis par les députés et le personnel parlementaire ;
– le renforcement des crédits destinés à la constitution d’un complément de retraite pour les députés,
– le renforcement des crédits destinés aux frais de carburant des députés compte tenu de la hausse des coûts des produits pétroliers ;
– l’extension à tout le personnel parlementaire de la prime vestimentaire€¦.etc.
         Le budget de 2008 faut-il le rappeler était de 7 436 355 412 FCFA. La lettre de cadrage du Gouvernement suggère, au regard de la situation économique difficile, de rester dans cette fourchette. Mais « la sauvegarde de tous les avantages » n’a pas permis de s’arrêter à 8,29% initialement retenu par la commission budgétaire. Le budget soumis aux députés sans grand détail n’a pas convaincu certains. Mais Gbadamassi propose une suspension de trente minutes qui a duré plus de deux heures d’horloge. A la reprise, des amendements ont fusé  de toutes parts. Mais le pot-au-rose finalement découvert.
       En effet, malgré les observations de la commission des finances, les frais dit de gestion avaient été maintenus. Très tôt, le député Laourou, demande que l’erreur s’il en était une, soit rectifiée en le supprimant du budget. Le Questeur estime qu’ils n’étaient pas destinés aux Questeurs mais au personnel qui travaille pour la questure. Quelle démonstration ? Adjanohoun dit n’être pas convaincue. Et vint l’épisode des amendements.
       Après avoir exposé les amendements de tous les députés et les motifs du rejet de certains, le premier Questeur se tut sur les raisons du maintien de l’amendement du député GBADAMASSI. Les députés Yahouédéhou, Adjanohoun, Dègla et autres s’étonnent et s’indignent de la manière peu transparente de présenter les amendements. Cherchant à voir ce que cache ce comportement, les députés découvrent qu’une provision de trente millions ont été proposés pour la représentation des deux vices-présidents. Après des heures chaudes de discussion, la plénière décide de considérer que seul le Président a ce droit qui ne saurait être étendu à ces vices-présidents. Il faut simplement augmenter les 30 millions du Président à 50 millions. Premier échec de Gbadamassi qui, vaille que vaille a tenté de convaincre ses pairs qui ont compris le message.  Quant aux fonds spéciaux qui sont passés de 36 millions à 50 millions et pour lesquels le Président NAGO disait n’en a que cure, l’augmentation a néanmoins eu lieu sans que l’intéressé ne pipe mot.

       Les agents sacrifiés, le peuple abusé
   Les détails du budget démontrent qu’en fait d’avantages, les agents n’ont eu que 10% sur le logement. Leurs frais de session sont restés tels alors même que les députés ont augmenté les leurs à 100%. De 10 000 FCFA par séance, elle passe à 20 000 FCFA. La prime annuelle vestimentaire ramenée de 600 000 FCFA seulement en 2007 à 800 000 FCFA en 2008, passera à 1 000 000 FCFA en 2009 alors que les agents de l’Assemblée sont restés au statut quo. Qui trompe qui ? L’extension à tout le personnel parlementaire de la prime vestimentaire ne concerne qu’une douzaine d’agents. Il n’y a donc pas eu de grand effort fait en payant 50 000 FCFA à ces agents qui n’en bénéficiaient pas.
     Les députés font une provision de plus de 300 000 000 FCFA pour se payer une retraite à la fin de quatre ans de législature. C’est inédit dans la sous région. Les députés qui peuvent prétendre à une retraite sont ceux qui ont fait au moins trois législatures, donc douze ans dans les autres pays. Que le parlement du Bénin innove n’est pas mauvais, mais cela ne respecte aucune règle en matière d’assurance sinon que le peuple est abusé.
       Le député SEHOUETO a tout de même rappelé que le taux est excessif et dépasse de loin la lettre de cadrage. Pour le Questeur FIKARA, la commission n’a pas abusé. « Nous n’avons même pas mis en jeu notre autonomie financière€¦ ». Voilà la compréhension que l’Assemblée nationale a de la notion de l’autonomie ! Comme s’il fallait prévoir des avantages sans tenir compte des disponibilités et du contexte économique dans sa globalité.
       Que reste-t-il au peuple ? Le carton rouge dans deux ans ? Bien malin qui pourrait le dire quand on sait que ces députés s’enrichissent sur le dos du peuple et déversent ses fonds dans l’électorat pour se faire réélire !
       Quant aux agents de l’Assemblée, attendons de voir si le syndicat peut biper mot. Le Secrétaire Général étant du parti de l’homme qui a les rênes de l’Assemblée, il ne reste que leur souhaiter bon courage et à leur demander de prendre leur mal en patience. La vie continue mais le peuple n’est pas bête.-
Wandji A.

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