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Le triomphe de la vérité

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Joseph Tamègnon, DG Sogema, au siège de L’Evénement Précis:«Boni Yayi fait énormement pour le marché Dantokpa»


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Quand Dantokpa se retrouve « Sous l’arbre à palabre », il a évidemment événement. Ce n’est pas encore le marché Dantokpa qui vient à L’Evénement précis, mais on n’en est pas loin puisque c’est le Directeur Générale de la Société de gestion du marché qui se déplace pour venir à L’Evénement Précis nous rendre une visite de courtoisie accompagné de plusieurs de ses collaborateurs. Une occasion rare que n’a pas ratée l’équipe de votre journal pour discuter à btons rompus avec Joseph Tamègnon sur l’état actuel du plus grand marché du Bénin. Notre hôte n’a fait économie ni de parole ni d’arguments pour apporter des éléments de réponse à nos questions « Sous l’arbre à palabre » où il s’est soumis aux appétits voraces de nos curiosités. A lire et à archiver.

Bilan de la SOGEMA depuis votre prise de fonction
La Sogema est une entreprise publique qui a en charge la gestion du marché Dantokpa, le marché Gbogbanou qui, en fait n’est pas un marché, mais un débordement du marché Tokpa, le marché Ganhi, qui apparaît comme un échantillon moderne du marché. Je pense moi que, c’est une société, qui a à peu près vingt cinq ans d’existence et je ne sais combien de directeurs généraux sont passés avant moi mais c’est une entreprise qui a été créée pour faire quelque chose de très pointu : gérer les espaces publics qui appartiennent à l’Etat et sur lesquels s’animent les différents marchés que je viens de vous citer. J’ai pris fonction en novembre 2007 et pendant cette période, je rappelle bien que c’est après un audit que j’ai pris fonction. Il y a eu successivement deux audits : un fait par un cabinet d’Experts comptables et l’autre par l’inspection générale d’Etat. Et les constats étaient significatifs. La SOGEMA, disait le dernier rapport de l’IGE, était gérée comme les étalages du marché ; les comptes n’étaient pas tenus. Depuis 2001, les états financiers n’avaient pas été certifiés et l’effectif était un peu pléthorique. C’est dire que l’entreprise était dans une situation telle qu’elle risquait, si on devrait respecter les règles de l’OHADA et les règles de gestion comptable, elle devrait être conduite à la liquidation. Mais le gouvernement en a décidé autrement. Je suis arrivé à la SOGEMA suite à un débat que vous connaissez bien. J’étais le chantre de la réclamation du marché Dantokpa à la mairie de Cotonou. Quand le chef de l’Etat m’a fait appel pour prendre la gestion de cette structure, j’étais un peu gêné. J’étais gêné dans la mesure où, après avoir réclamé le transfert de la structure à la mairie de Cotonou pendant quatre ans, me voici à la tête de la même structure. Doublement gêné en ce sens que, je prends une entreprise qui était en difficulté et d’autre part, politiquement, on va me prêter toutes les intentions possibles. Mais je vous avoue que cette gêne n’a duré que deux semaines, le temps que je prenne connaissance de la structure qui m’a été confiée, le temps que je fasse l’état des lieux par moi-même pour savoir ce qu’il faut faire et je ne le dirai jamais assez, la presse m’a rendu un service inouï dans la mesure où ,certains de vos collègues ont écrit des choses qui m’ont beaucoup amusé. Je cite surtout « Fraternité » qui avait fait un commentaire que j’ai considéré un peu comme un défi. Je paraphrase ce qu’il avait écrit : On verra si TAMEGNON ne sait que parler ou s’il sait travailler. Et je me suis dit, c’est l’occasion plus que jamais de montrer à mes compatriotes, s’il en était encore besoin, que je suis capable de faire quelque chose. C’est pourquoi vous allez me permettre de remercier très sincèrement et profondément le Président de la République, le Dr BONY YAYI, mon ministre de tutelle, Issa Démolé Moko avec qui j’ai une parfaite complicité et qui me permet franchement de mener les réformes utiles pour l’entreprise afin de la sortir de là où elle est. Ce n’est pas simple et s’il n’y avait pas cette complicité avec ma hiérarchie, je vous assure que j’aurais eu les meilleures volontés, je n’aurais pu rien faire. Quand vous avez une entreprise qui est dans cette situation là, et que politiquement vous même, vous êtes dans la situation qui est la mienne, ce n’est pas toujours simple. Je vous assure que pendant trois, quatre mois, on m’a fait la guerre. Oui qui t’a nommé ? Qui a fait cela ? Mais pour moi, l’enjeu n’était pas là. Le Président de la République, mon Président, le premier employeur des fonctionnaires m’a fait appel. Et je vous garantis que s’il me nommait Directeur du collège de Toucoutouna je ne refuserais pas. Donc, politiquement cela ne m’a posé aucun problème. J’avais un défi économique et de gestion à relever. Dix mois après, je pense qu’on a le bon bout. Je ne dis pas que tous les problèmes de la SOGEMA sont réglés, loin s’en faut. On est loin de régler tous les problèmes de la SOGEMA. Mais au moins, nous sommes sur le bon chemin. C’est toujours difficile pour moi de parler du chemin parcouru dans la mesure où, c’est moi qui suit aux commandes. Je disais tantôt que depuis 2001, des états financiers n’ont pas existé. Je pense qu’en matière de gestion financière, ce sont les trois derniers exercices qui sont importants. Je crois que nous avons sorti les états financiers de 2005, 2006 et 2007 qui sont en cours de certification. Ça nous a permis de savoir quel instrument nous avons dans la main parce que sans avoir fait ce travail là, on gérait un peu à vue. Aujourd’hui j’ai une situation et même si les commissaires aux comptes n’ont pas fini la certification des trois derniers exercices, je pense que je connais plus ou moins la tendance de l’entreprise et je sais sur quel paramètre jouer pour sortir l’entreprise de là où elle était. Les états financiers n’avaient pas été établis parce qu’on considère que les dépenses sont faites de façon un peu hasardeuse et que les recettes ne sont pas non plus certifiables. Du point de vue de la dépense, c’est très simple à faire je suis l’ordonnateur de la Sogema. Je peux ordonner les dépenses suivant les procédures en vigueur. Si je veux mettre de l’ordre c’est très facile à faire ce que j’ai fait très rapidement. Sans même attendre les états financiers j’ai mis de l’ordre dans la gestion comptable et budgétaire de la maison. Je crois que de ce point de vue on ne peut plus nous reprocher grand chose; la seule difficulté que j’ai, c’est que la société est à l’étroit les services ne peuvent pas être logés comme il se doit pour que les gens fonctionnent de la façon la plus opérationnelle possible. Mais cela est une difficulté avec laquelle on fait. On n’a pas les moyens pour l’instant d’agrandir les bureaux on ne peut pas aller louer parce que je n’ai pas les ressources utiles mais je me contente de ce que j’ai et je fais une meilleure occupation de ce que j’ai,  espérant que d’ici l’année prochaine on pourra installer le personnel dans de meilleures conditions pour pouvoir lui demander davantage parce que le meilleur capital, la première ressource d’une entreprise, d’un pays sont ses hommes.
La Sogema est une entreprise et c’est ce que j’essaye de faire comprendre d’abord aux travailleurs et aux usagers. La SOGEMA est une entreprise commerciale même si c’est une entreprise publique c’est une entreprise qui doit veiller à réaliser sa propre rentabilité, à investir et à diversifier son activité. La Sogema est une petite entreprise. Elle est appelée à grandir et je m’évertue à le dire à mes collaborateurs qu’il faut faire de la Sogema non seulement une entreprise émergente mais aussi une grande entreprise et nous devons travailler à cela. J’en suis d’autant plus convaincu que moi je ne voudrais pas que la Sogema se limite à la gestion des trois marchés que je viens de citer. Je pense que si la Sogema avait été performante, elle aurait pu faire face à la crise alimentaire qu’on a traversée. Au fond quand on parle de crise alimentaire ce n’est pas que la nourriture a manqué dans notre pays. La nourriture était disponible mais était chère. Il ne s’agit pas de produire seulement, il s’agit de trouver un marché pour la production et nous en tant que gestionnaire de l’espace public de distribution, nous sommes un maillon important dans le schéma économique du pays. Je ne suis pas sûr que les gens mesurent toute l’importance stratégique de la Sogema. Même les travailleurs je ne pense pas qu’ils ont conscience de cette importance stratégique dans le développement de la croissance économique de notre pays. Nous sommes une entreprise créée pour gérer des marchés. Mais on s’est contenté pendant 25 ans à donner une place à une femme, à la lui arracher et à la donner à l’autre. Je crois qu’on doit finir avec ce débat et sortir la Sogema de ces sentiers battus. Moi je considère ces activités c’est-à-dire l’octroi des places et consort comme des activités vraiment primaires de la Sogema. Il faut aujourd’hui orienter les actions de la SOGEMA vers d’autres projets prometteurs. Pourquoi ne pas saisir l’occasion avec la crise alimentaire qu’a connue le pays et créer les boutiques témoins de la Sogema. En réalité, la SOGEMA devrait être partie prenante des boutiques témoins puisque nous connaissons à peu près les prix des autres marchés au Togo par exemple c’est facile quand vous prenez connaissance des prix dans le marché Dantokpa. Je suis au courant des prix du marché de Lomé et cela me permet de faire une étude comparée des prix et de disposer d’informations utiles sur l’évolution des prix dans le pays. Je pense qu’il faut que la Sogema aille au-delà et c’est le souhait du Chef de l’Etat.
Dantokpa peut devenir le plus grand marché de la sous région et il faut que la Sogema aille au-delà de ce qui se fait depuis des années. Notre souhait est que les dépenses d’investissement l’emportent sur les dépenses de fonctionnement. J’entends les usagers du marché dire qu’on n’est pas à Dubaï. Mais Dubaï ne s’est pas construit en un jour. Dantokpa peut devenir le plus grand marché de la sous région et c’est l’ambition du Président de la République. C’est pour cette raison qu’il a entamé la modernisation du marché et vous avez vu ce qu’on est en train de faire. En 10 mois, on a investi près de quatre milliards et le plus important maintenant est de mettre une politique en place pour continuer ce que le gouvernement a commencé. Je reproche à mes collaborateurs de toujours voir les choses de façon aigue. Nous gérons aujourd’hui Dantokpa, Ganhi et Gbogbanou, regardez dans quel état se trouvent Gbogbanou et Missèbo. On y vend de la friperie et ce sont les Ibos du Nigéria qui le font. Leur clientèle est majoritairement nigériane. Pourquoi la Sogema ne peut pas organiser la filière de la friperie de façon plus professionnelle en offrant un cadre de commerce plus adéquat à ces gens, qui s’ouvrirait sur le Nigéria. Cette partie de la ville de Cotonou se trouve assainie et la Sogema n’aura pas que des marchés à gérer à Cotonou seulement. Il est vrai que le débat se fera entre les mairies et la Sogema, mais c’est juste une réflexion. Nous avons le plus gros marché de la sous région en vivrier et les habitudes alimentaires peuvent être changées. Le « aloko » et le « atchèkè » ne sont pas béninois, mais nous les consommons. Mais pourquoi la Sogema ne peut-elle pas créer une surface de distribution Sogema dans la ville de Paris pour ne vendre que les produits vivriers distribué à Dantopka. Créer une filière d’exportation de la farine de maïs, de cossettes d’igname, « afiti » (moutarde), « aman vivè » (légume), «gbo man » (légume) bien préparé et bien emballé, etc€¦

Les méthodes et les moyens mis en place pour faire la restructuration de la Sogema
Mais, si on n’assainit pas la SOGEMA, elle ne peut pas grandir, vous savez que depuis 2001 il n’y a pas d’états financiers. Une entreprise qui ne tient pas ses comptes navigue à vue. Nous venons de sortir les états financiers qui sont en cours de certification. Nous préparons un document sur la stratégie de croissance durable de la Sogema. C’est pour vous dire qu’on pense à la Sogema de demain. Et on veut recruter un cabinet d’audit qui viendra nous dire sur la base de document de stratégie de croissance durable pour la Sogema, si tout ce que nous faisons est en harmonie. Et je voudrais que des gens compétents, qui ont le savoir faire comme Sébastien Adjavon, Satchivi, Tundé, et autres qui ne sont pas comme moi, nous accompagnent. Moi je n’ai rien créé dans ma vie. Je ne sais quelles études ils ont faites, mais ils ont créé. Je voudrais que demain, ces gens là viennent au capital de la Sogema pour conduire les grandes politiques de développement de la Sogema. Et l’Etat a pris cette option en ouvrant le capital, et à la mairie de Cotonou et au secteur privé. Une fois que le document de stratégie de croissance aura été adopté et validé, je considèrerai que j’ai fini ma mission. Les nouveaux actionnaires prendront la Sogema et vont la conduire sur cette voie là pour en faire ce qu’ils veulent, c’est une entreprise publique qui deviendra une entreprise semi-publique et les actionnaires pourront appeler celui qu’ils veulent pour la diriger. Moi ma mission est de conduire ces réformes là et de mettre la Sogema sur ce chemin.

Par échelonnement?
Oui, c’est échelonné car je peux mourir, je suis un être humain. Le chef de l’Etat m’a mis là et il peut m’enlever demain. Ce qui est important c’est d’amener ces réformes à un point de non retour. Faire en sorte qu’une fois que les différents documents soient adoptés, des mécanismes permettent une gestion rationnelle indépendamment de la personne du dirigeant. Le document de stratégie va changer toutes les données, l’organigramme que j’ai, aujourd’hui va changer, l’actionnariat va changer, les objectifs vont changer, on va changer même les statuts de l’entreprise, tout va changer. Une fois que j’aurai conduit ces réformes là, j’aurai fini la mission que le Chef de l’Etat m’a confiée. Je suis un fonctionnaire et je suis en mission. Si mes collaborateurs adhèrent à ces réformes là, ils verront que la Sogema sera l’une des plus grandes entreprise du Bénin autant que le Port Autonome et autres, c’est possible.

Votre position de la mairie à la tête de la Sogema a varié ?
C’est une question que je ne veux pas évacuer. Je savais que même si je ne disais rien, vous allez me conduire sur ce terrain là et je vous ai dit tout à l’heure que j’aimerais qu’il n’y ait pas de tabou. Les lois sont claires. La gestion et la construction des marchés relèvent de la compétence des communes, c’est la loi qui l’a dit. Mais le Président de la République m’a dit ceci, « je connais la loi, mais pensez-vous que si je transfère le marché de Dantokpa à la mairie de Cotonou, elle a les moyens financiers pour la moderniser ?  À combien vous évaluez le coût de la modernisation du marché de Dantokpa ? Pensez-vous que moi, gouvernement, si je transférais le marché, je serai à l’aise pour financer, accompagner la modernisation ? Ne va-t-on pas me reprocher que sur les 77 communes, je mette autant d’argent pour moderniser un marché. Or vous savez la position stratégique qu’occupe le marché Dantokpa dans notre économie. Ce qui m’a convaincu et il m’a dit, je ne veux plus voir des feuilles de tôles rouillées dans ce que je veux qui soit la plus grande place économique du pays. Si vous êtes convaincus que la mairie peut en deux ans, investir autant d’argent pour faire cela, c’est bien mais je ne suis pas si sûr. C’est pourquoi, je préfère que nous le fassions ensemble main dans la main avec la mairie ». C’est totalement différent du schéma du gouvernement précédent. En tout cas dans ma tête, c’est clair. Pendant dix ans, c’est totalement différent, je ne veux juger personne. Qu’est-ce que le gouvernement précédent a fait pour le marché Dantokpa ? Escroquer les bonnes femmes. Il y a plein de dames chez qui on a pris de l’argent pour dire qu’on va construire ci, qu’on va construire ça. Tous les chantiers ont été abandonnés. Moi, j’ai fait dix mois à la tête de la Sogema et le Président m’a permis d’investir dans le marché, quatre milliards. Jugez-en vous-mêmes.

La mairie n’avait-elle pas les moyens de moderniser le marché
Au moment où j’étais à la mairie défendant le dossier, je défendais l’application de la loi. Quel que soit le bailleur de fonds que vous voyez, quand vous allez lui dire, « donnez de l’argent pour construire le marché », ils vont vous dire, « qui gère le marché ? ». La mairie ne peut rien engager sur le marché sans que le transfert n’ait été fait, mais manifestement, il faut de gros moyens pour développer le marché. Je connais le budget de la commune de Cotonou et elle ne peut pas dégager quatre milliard en un exercice pour le seul marché de Dantokpa. Mais le schéma du gouvernement n’exclut pas la commune de Cotonou. L’audit organisationnel va conduire à la création d’une nouvelle société qui remplacera la Sogema et qui va avoir à son capital, l’Etat puisque l’Etat met quatre milliards la-dedans, la mairie de Cotonou et le secteur privé

Avec l’audit organisationnel, que ferait-on de la loi qui existait?
Mais la loi est votée par nous les béninois, mais si nous votons une loi dont l’application ne porte pas autant de résultat et que des réformes, nous sommes des gens intelligents, nous savons ce qu’il faut faire. Moi je pense que si nous délocalisons la Sogema par exemple, le commerce de friperie à Sèmè, nous n’aurons plus ce problème entre mairie de Cotonou et Sogema puisque la Sogema gèrera un marché à Sèmè, on peut gérer un marché à Parakou, pourquoi on n’envisage pas cela ? Mais dès lors que nous ferons cela, pourquoi vous voulez que les autres fassent des choses que nous ne sommes pas capable d’imiter au moins, même si nous ne sommes pas intelligents. La COOP, est une société suisse, pourquoi, ils viennent développer des marchés dans notre pays ? Pourquoi nous même, nous ne pensons pas un jour, développer des marchés dans leur pays ? Pourquoi nous ne pensons pas que la Sogema qui est à Cotonou ne développera que des marchés de Cotonou ? Vous pensez que si demain moi j’avais les moyens, je ne créerai pas un marché à Parakou ? Je ne vois plus le problème en ces termes et je vous ai dit que la démarche du gouvernement actuel est totalement différente de la démarche du gouvernement précédent, j’en suis convaincu.

La démarche du gouvernement précédent€¦La démarche précédente, je ne peux pas l’expliquer mais je vais vous dire ce que j’ai constaté, je n’étais pas au gouvernement, je n’étais pas du côté du pouvoir, j’étais du côté de l’opposition. Aujourd’hui, j’exerce donc je connais la démarche. J’ai assisté à plusieurs réunions avec le ministre de l’Intérieur. Non on ne transfère pas, on escroque les femmes au marché, on leur prend des sous et c’était la démarche. Mais depuis quelque temps, demandez à mes collaborateurs, la politique mise en place est de dire, je ne prends plus aucun franc chez une dame, j’interdis la sous location, je reviendrai sur cet aspect de la réforme, la pluralité de places dans le marché, je vais la réduire. La même personne a 50 boutiques dans le marché alors que quelqu’un cherche une seule et ne trouve pas, je vais supprimer ça. L’ancienne méthode, c’était ça. Aujourd’hui les choses ont profondément changé ou sont en cours de changement et c’est ça ce que veut le Président.

Le montant de la caisse noire de la Sogema
Je ne sais pas si la Sogema a une caisse noire, je ne suis pas venu trouver une caisse noire et je n’en ai pas créée et je ne pense pas que c’est nécessaire dans une entreprise.

Le montant des entrées par semaine
Nous avons un budget annuel d’à peu près sept cent millions aujourd’hui pour la SOGEMA. On a un budget prévisionnel en recette de sept cent millions. Mais je suis persuadé que les sept cent millions je ne les réaliserai pas parce que le marché est en cours de réalisation. Il y a des périodes de pertes de recettes, ce n’est pas grave on va gérer ça.

Le taux d’exécution à juin des actions prévues cette année
Au mois de juin on n’a pas fait les 50 % de réalisation des recettes. On est à peu près à 37% de réalisation .Ce qui a bloqué : c’est que les méthodes ont changé, nous avons beaucoup d’usagers chez qui nous ne percevons plus de recette. Nous ne pouvons plus mettre les gens dans des conditions déplorables à cause de la modernisation et leur demander de payer. Ça va durer un certain temps. Mais une fois que les travaux sont achevés nous améliorerons conséquemment nos recettes. Au niveau des dépenses, le taux de réalisation à fin août est de 67%.
La qualité de la gestion avant votre installation
Je vais peut €“ être vous décevoir. Je n’en sais rien. J’ai appris que pour conduire une voiture on ne regarde pas tout le temps dans le rétroviseur. Si je me mets à dire qu’est €“ ce qui a été fait avant moi je ne ferai absolument rien de nouveau .Le passé est derrière nous. Je souhaite que les choses changent .Je ne veux pas porter de jugement sur la gestion antérieure. Je me contente de faire ce que je dois faire. Je me contente de faire ce que je pense qu’il faut faire pour que aujourd’hui soit meilleur qu’hier et que demain soit meilleur qu’aujourd’hui.
Je me refuse de juger mes prédécesseurs, je ne suis pas envoyé là pour porter des jugements sur ceux qui sont passés avant moi.

Un fichier des commerçants de Dantokpa et autres marchés sous tutelle
J’ai un fichier des usagers du marché mais je ne peux pas dire que c’est un fichier fiabilisé. L’une des reformes que j’ai voulu mettre en place dont je n’ai pas les moyens c’est celle là. J’ai voulu avoir un fichier sécurisé réalisé après un recensement fait par l’INSAE. J’ai voulu que l’INSAE qui, en cette matière, a la compétence la plus avérée, réalise ce recensement. On a fait une nouvelle base de données informatisées mais je ne suis pas content dans la mesure où ça été fait par moi , je voudrais que cela soit fait par quelqu’un de l’extérieur et que je le compare à ce que j’ai pour avoir des référentiels et savoir ce que j’ai et pouvoir faire des corrections. Donc je peux dire que cette base de données existe mais pas de la manière que je souhaite. Ça m’a coûté des enquêteurs que j’ai recrutés à 5000fcfa par jour et ils ont travaillé pendant 14 jours. OXFAM QUEBEC a supporté la moitié et la Sogema aussi a supporté la moitié. La non maitrise de ce fichier ne permet pas de sécuriser les recettes.
Mais en matière de dépenses, j’ai un mot qui est à ma bouche et que mes collaborateurs doivent répéter tout le temps, c’est la traçabilité. Si je dis faites moi ça je veux que vous fassiez une fiche et que je l’écrive et la dépense commence par là. Si je dis faites moi ça et que vous courrez le faire, je ne payerai pas même si c’est moi qui ai dit de le faire. Un directeur c’est un manageur, un organisateur. Je ne suis pas là pour faire les choses mais pour les faire faire. Et pour les faire faire, je déplore chez mes collaborateurs que rien ne vienne innocemment d’eux et que toutes les reformes partent de moi. Le directeur doit prendre la chose et la mettre en musique, selon la procédure, selon le manuel de procédure qu’on a mis en place. Ce n’est pas parce que je suis le directeur qu’il faut dire que le Dg a dit. Même si le Dg a dit il faut respecter le manuel de procédure donc la traçabilité est faite. Je vous ai dit que tout ce qui dépend de moi en tant qu’ ordonnateur j’ai mis de l’ordre. Depuis que j’ai commencé, la Sogema n’a rien versé dans la caisse de l’Etat. La Sogema à verser zéro FCFA parce que j’ai fait faire les états financiers de 2005, 2006, 2007 et ces trois années sont soldés par des pertes. Par contre je reverse l’AIB, les TVA, je reverse régulièrement l’IPTS et cela appartient à l’Etat. La Sogema doit contribuer au budget de l’Etat, or jusqu’en 2007, les résultats sont déficitaires. J’espère qu’en 2008 ça va se solder par un petit résultat et la Sogema versera symboliquement dans la caisse de l’Etat ce qui ne correspondra pas à des impôts collectés. Par contre, nous reversons 3% de notre chiffre d’affaires à la mairie de Cotonou.

Croyez-vous que votre force réside dans la volonté politique que vous avez au sommet de l’Etat ?Ma force réside dans l’appui que j’ai du président de la république et mon ministre. Je vous garanti que le ministre fait mieux que moi.

Les injonctions de votre ministre de tutelleMais il ne dirige pas à ma place ce qu’il m’apporte comme appui, comme soutien c’est extraordinaire : je vais vous raconter une histoire: les nouvelles places que nous avons réalisées dans le marché ont coûté la bagatelle somme de 3 milliards. La phase que je viens de lancer la semaine dernière coûte 1 milliard c’est-à-dire que j’ai investi quatre (4) milliards dans le marché en moins de dix (10) mois. Qui peut dire mieux? Si le Président de la République n’appuyait pas où est ce que je vais trouver de l’argent pour faire cela? Si je n’avais pas ce soutien du chef de l’Etat je serais impuissant. Pour mon ministre, je vous donne des faits pour que vous appréciiez vous même. Quand les travaux ont été achevés, les beaux hangars, magasins et boutiques avec les 3 milliards j’en suis fier ; quand vous descendez le nouveau pont, jetez un coup d’Å“il au fond et vous verrez que c’est beau ; ce n’est pas encore éclairé ; après l’éclairage des lieux et quand les arbres plantés vont pousser nous serons fiers d’avoir contribué à ça au côté du chef de l’Etat. Mais le marché, c’est aussi des problèmes, car les dames nous guettaient aussitôt les constructions terminées, les usagers allaient marcher contre nous parce que la nouvelle politique fait que rien ne serait plus comme par le passé. La Sogema est une entreprise publique mais commerciale qui cherche à rentabiliser ses investissements. Le marché est par définition un lieu de spéculation par excellence. Les usagers y viennent pour gagner de l’argent. C’est eux qui fixent le prix des produits qu’ils vendent. Ils veulent aussi fixer le prix des loyers des lieux de leur commerce. Cela nous parait paradoxal.
Les équipements marchands ont coûté cher. Il va falloir amortir ces investissements. Notre comptabilité doit retracer ces amortissements. Les usagers veulent tous occuper gracieusement alors qu’eux spéculent.
Le Ministre a dû faire face à la fronde des usagers. Existe-t-il meilleur soutien ? Si nous n’avons pas ces appuis pensez vous que nous aurons le courage d’avancer? Je suis fier et continue de dire que je suis un directeur général heureux parce que j’ai le soutien de ma hiérarchie. Le seul soutien qui me manque véritablement c’est celui de mes collaborateurs. Mais cela commence par prendre forme.

La question de la sécurité
Je n’aime pas parler de la sécurité en public. C’est une question délicate et n’en suis pas un spécialiste. Je voudrais toutefois vous dire qu’il y a des gens compétents et spécialisés qui nous font des suggestions. J’ai vu le film du braquage du 1 er avril 2008 que des spécialistes ont reproduit grce à des vues satellitaires. En ce moment, le marché est sécurisé par les militaires. Je voudrais profiter de cette occasion pour leur dire merci. Merci aussi à tous ceux qui y prennent part et nous font des suggestions.

La vendeuse de tomate a peur qu’elle disparaisse dans vos reformes de modernisation de Dantokpa
Elle a tort, elle ne vend pas de la tomate dans une boutique. Prenez Ganhi, le Todomè a été exactement construit comme Ganhi là où il y a la droguerie. Cela n’empêche? la vendeuse de légume de vendre derrière la droguerie. C’est le même système qu’on mettra en place à Dantokpa. Dantokpa sera pour tout le monde, nous aurons de très bas de gamme, de bas de gamme, le moyen de gamme, de haut de gamme et le très haut de gamme. C’est notre ambition pour ce site. Donc que personne n’aie peur. Que les gens ne pensent pas qu’ils sont des vendeurs des tomates et que des boutiques ont été construites qu’ils auront de boutiques, on ne vend pas de tomates dans une boutique. Nous allons faire des marchés de type africain que ces gens occupent à des tarifs acceptables. Le prix des places ne va pas fondamentalement changer ; nous permettrons à tout ce monde de rester là mais qu’ils permettent également à la sogema de faire de chiffre et de transformer le site en un vrai marché(€¦)

Les deux grandes reformes sans lesquelles votre mission aurait failli
La première mission consiste à redresser la sogema en la transformant en une entreprise moderne et en y introduisant une gouvernance entrepreneuriale moderne. C’est ce que j’essaie de faire à travers les diverses reformes que nous avons engagées depuis dix (10) mois. Mais cette réforme n’est pas une fin en soi. Elle doit déboucher sur la transformation de la sogema en une entreprise où seront présents au capital l’Etat, la Mairie de Cotonou et le secteur privé. La nouvelle entreprise n’attirera les investisseurs que si elle est rentable. C’est cette rentabilité que visent les réforms engagées. Les réformes des tarifs participent de cette lutte pour la rentabilité. A Ganhi par exemple le tarif du m2 est passé à 3 500Fcfa par mois, établissant ainsi les recettes à un niveau acceptable. Cette réforme est progressive et évolutive. Nous l’avons fait à Ganhi et nous l’étendons à Tokpa. C’est à cette condition que le marché sera modernisé et maintenu dans un état de salubrité acceptable.
L’autre aspect de cette reforme est la lutte contre la sous location. En fait, les loyers dérisoires profitent à des gens qui le plus souvent ne sont pas dans le marché. Nous essayons des taux de redevances qui excluent la sous location. Tout cela n’est pas facilement acceptable. Vous pouvez le comprendre.

Parlons des boutiques Diamond Bank
Diamond Bank ce n’est pas la même chose j’en parlerai. Donc nous restituons la boutique à l’occupant et nous fixons à l’occupant le loyer qu’il doit payer ailleurs il le paie directement à la Sogema. C’est notre manière d’assainir la gestion.

Le pourcentage de la sous location aujourd’hui
Je ne peux le dire. Tant que la reconstruction n’est pas achevée, je ne serai sûr de rien. L’opération se fait au fur et à mesure que nous avons l’information. Et nous ne voulons pas engager une opération systématique. C’est délicat.

Vous avez un réseau de renseignementPas vraiment. Les usagers eux mêmes ont conscience que les choses n’ont pas toujours été faites convenablement. Nous avons eu des informations et les vérifications nous ont confirmé les anomalies de gestion. La suite devenait plus aisée : les gens eux-mêmes viennent pour dire qu’ils préfèrent procéder à des régularisations plutôt que d’attendre pour être rattraper. Mais combien ont le courage de cette démarche spontanée ? Je ne saurais le dire. Lorsque le marché sera reconstruit, nous allons éviter de reproduire les situations malheureuses qui existent maintenant.
Vous savez, je le disais tantôt, le marché est un haut lieu de spéculation. En effet à Todomé, les propriétaires de magasin n’étaient pas tous commerçants. Il y en avait qui recevaient des dépôts de sacs de produits vivriers qu’ils facturaient à prix d’or et, il arrivait qu’ils encaissent en un mois la bagatelle somme de huit cent mille (800 000) FCFA pour reverser à la sogema la modique somme de quatre mille (4 000) FCFA. Est-ce acceptable pour nous ? Sans être le CHE GUEVARA du marché, nous devons continuer les réformes pour préparer la transformation voulue par le Chef de l’Etat. Vous imaginez que je sois l’ordonnateur de quatre milliards investis depuis dix (10) mois. Les gens s’imagineraient pas mal de choses. Les travaux sont exécutés en maîtrise d’ouvrage déléguée.

Est-ce que vos reformes portent atteinte à des intérêts ?
Certainement ! Mais à des intérêts mal acquis procédant de situation de rente qu’il faut corriger
Les intérêts de mes prédécesseurs
Je n’en sais rien. Et la question n’est pas là. Quels que soient ces intérêts, il faut faire la reforme.

Vos reformes touchent également ceux à qui vous attribuez les marchés
A qui je donne des marchés? Je suis heureux quand on me pose cette question. Que Dieu soit loué ! que son mon soit bénit à jamais. C’est l’AGETUR qui organise la sélection des entreprises ; je ne me vois pas mêlé à la procédure.

Même pas quelques pots de vin?Quel pot de vin si j’avais de pot de vin j’aurais poussé un bout de ventre !

Vous ne voulez pas en prendreSi je veux en prendre, vous croyez que les usagers ne m’auraient pas dénoncé ? Ils trouvent que je suis trop maigre. J’aimerais en prendre un peu. Je vous ai dit quelque chose, je viens d’un entretien avec M. Tundé je vous garantis qu’il m’a dit qu’il est encore en location. N’est ce pas surprenant ? Moi j’habite ma maison. Mais le problème n’est pas là, je ne suis pas là pour gagner de l’argent injustement. Si je vous dis que je suis pauvre personne d’entre vous ne me croira. Mais croyez-moi je n’ai pas d’argent. J’ai ce que je gagne honnêtement.

Est-ce la cherté de la vie qui explique cet état de chose ?
Peut-être? Ceux qui sont proches de moi peuvent le témoigner.

Le compte officiel €¦
Le compte de Tamégnon Joseph n’est pas le compte de la Sogema. J’ai trois comptes dans ma vie. J’ai un compte épargne à la BOA, un compte chèque à la BOA et un autre à ECOBANK. Vous êtes journaliste faites vos investigations.

Le contenu de la caisse qui est à la maison€¦Ma maison est ouverte. Vous pouvez aller vérifier si j’ai une caisse chez moi.

Vos prédécesseurs avaient raison d’emmagasiner illégalement
Je n’ai pas la preuve. A ces postes vous êtes très sollicités. Si vous ne faites pas attention c’est aisé de tomber dans les pièges. Les gens qui viennent me voir, viennent pour deux choses : ou ils vont vous proposer des tubercules ou ils viennent pour vous demander de les aider. C’est à moi de savoir gérer ces situations.

Vous pensez que c’est à l’heure du changement qu’il n’y a plus de 10% sur les marchés ?Je ne connais pas de 10% sur les marchés. Ne pensez vous pas que ceux qui sont sollicités pour exécuter nos marchés le déclareraient s’ils payaient 10%.

Et les commissions ?
Quelles commissions ? Je ne peux pas dire que je n’ai jamais rien reçu de qui que ce soit. Mais tout dépend de qui donne, pourquoi il donne et comment c’est donné. Tout don n’est pas corruption.

Boni Yayi gronde Tamègnon
Le Président est respectueux des valeurs humaines. S’il se met en colère c’est souvent pour de justes raisons. C’est sous le mandat du Président YAYI que des entreprises ont commencé par travailler la nuit sous le feu des projecteurs. Vous comprendrez ses colères si les choses n’avançaient pas.

Si le président se met en colère contre vous claquerer la porte ?
Je vous ai dit qu’il est respectueux des valeurs humaines. Mais s’il arrivait qu’il se mette en colère, je lui présenterai mes excuses. Mais ce n’ai pas encore le cas malgré les nombreuses visites qu’il nous a fait l’honneur de nous rendre.

Il est venu combien de fois dans le marché ?
Au moins huit fois si j’ai une mémoire fiable.

N’est ce pas le signe d’une confiance ou d’une peur du chef de l’Etat que les travaux ne soient bien menés par Tamégnon ?
Je ne sais pas ce que ça signifie mais pour moi c’est toujours une joie quand il vient dans le marché. Cela nous montre que le Chef de l’Etat tient au projet.

Est ce que le président est arrivé dans le marché sans vous prévenir ?
Plusieurs fois il était arrivé sans prévenir. Parfois il va dans le marché sans rien me dire. Il descend de l’aéroport d’un voyage et passe dans le marché avant de rentrer. C’est pour moi la preuve que le projet lui tient à cÅ“ur.

Vous ne voyez pas que le président à transformé le marché en un nid politique pour avoir à chaque fois de bain de foule ?
Non qui vous a dit ça ? Ce n’est pas vrai. Ce n’est pas son problème. Après les élections municipales il est déjà venu deux fois. Ce qui le préoccupe, c’est de s’assurer que les projets avancent.

Vous êtes FCBE ou RB ?
Je ne suis rien du tout, je suis Dg Sogema

Et vos relations avec le parti de la RB ?
Je préfère ne pas répondre à cette question. C’est une question qui nourrit la polémique. Je considère qu’avant d’appartenir à un parti politique, je suis citoyen de mon pays. Et le citoyen que je suis a une autre contrainte. Je suis fonctionnaire, je ne suis pas un agent municipal. Je suis du Ministère des Finances, et en tant que tel, je réponds où la patrie m’appelle. Donc de ce point de vue ne mélangez pas les choses. Avant que je ne sois à la SOGEMA, vous avez dû apprendre que j’avais démissionné de la Mairie.

De la mairie et non de la RB ?
J’avais démissionné de la mairie. C’est par respect au président Soglo que j’avais continué d’y aller. Mon cÅ“ur n’y était plus pour diverses raisons. J’ai dit et je continue de croire que pour les dernières élections, le parti auquel j’allais appartenir pour ne pas être sur une liste c’est la RB. Si j’avais été PRD, FCBE ou autres j’aurais été candidat et élu député ou conseiller. Voilà les relations que j’avais avec la RB. Vous ne m’aviez jamais vu candidat sur une liste de la RB. A quel parti j’aurais appartenu et on ne m’aurait pas fait appel pour être candidat? Vous dites que je suis technique, je mets donc ma technicité au service de mon pays.

Est-ce par déception que vous êtes parti de la mairie ?
Non ce n’est pas par déception que je suis parti de la mairie. J’ai compris que c’est tellement difficile d’appartenir à un parti politique. Que vous recevez tellement de coups. Je suis un homme libre aujourd’hui et je fais ce que j’ai envie de faire comme vous le dites ce n’est pas le Président Yayi qui a transformé le marché en un vivier politique. Tous les partis politiques sont présents dans le marché. En ce qui me concerne, je dois me mettre au dessus de tout cela si je veux réussir la mission. Ce que veut le Président c’est des résultats.

Donc vous n’êtes plus membre de la RB ?
C’est vous qui le dites

Voilà que la présidente de la RB est hospitalisée en Afrique du Sud est-ce qu’entre temps vous l’avez appelé ?
Je  n’ai pas ses coordonnés, je l’aurais fait si je l’avais pu

De votre bureau de la Sogema quel regard portez-vous sur la RB ?
Personnellement, j’ai été tellement persécuté par le pouvoir défunt qu’après le décès de Paul Dossou, je me suis refugié à la RB qui avait résisté aux politiques désastreuses mises en Å“uvre.

Vous êtes partis par déception ?
Peut-être ! C’est tellement difficile d’être efficace au sein d’un parti politique dans notre pays. J’avoue que j’ai tellement à faire dans mes fonctions actuelles que je n’ai pas vraiment le temps pour faire autre chose.

Donc vous êtes en train de nous dire que le régime yayi est entrain de combattre la corruption ?
En tout cas il y a une forte volonté de le faire. Les Béninois que nous serons doivent savoir ce qu’ils veulent. Je crois que si Dieu nous envoyait à nouveau Jésus, nous sommes prêts à le crucifier à nouveau. Mais Dieu le Père ne descendra jamais. Il passera par des hommes et des femmes pour nous gouverner.

Mais érigé en action ?
Je ne sais pas c’est vous qui le dites venez voir à la Sogema si c’est érigé en action. Il y a une ligne qui est tracée, il y aura toujours des dérapages. Nous ne sommes pas saints. Montrez-moi un pays au monde où les hommes sont saints, ça n’existe pas. Mais il y a une ligne qu’il faut tracer. Il y a des choses qu’il faut tolérer, il y a des choses qu’il faut dénoncer à jamais. Donc moi je ne peux pas mener cette lutte là, le payer presque au prix de ma vie et le lendemain m’associer à ceux qui m’ont mené cette guerre là pour combattre celui qui est venu pour tracer cette nouvelle ligne. Je ne le ferai pas c’est vraiment mon problème avec la RB. Je ne comprends pas le positionnement politique de la RB.

Notre pays est en train de changer.
Vous qualifierez çà comme vous voudrez. Je peux vous dire ce que je pense très sincèrement. Nous quittons quelque part et nous tendons vers un endroit. Et malheureusement, nous ne sommes plus ce que nous étions hier. Mais nous ne sommes pas encore ce que nous devrons être. Et ça fait que nous manquons de lisibilité. Les forces sont sérieusement enfoncées, les racines sont en terre. Quittons le point où nous étions pour le point où nous désirons aller. Nous voulons changer de repères. Mais les intérêts en jeu sont énormes. La classe politique ne veut pas changer d’habitude. Elle tient à l’image des anciens repères. Mais le peuple ne doit pas désespérer. Il faut que nous changions de repères en vue de mettre notre pays sur orbite. Je crois que le mouvement est irréversible. Je pense que ceux qui font de la résistance en ont conscience

En quoi faisant ?
C’est de travailler. Seul le travail peut nous aider à changer les repères.

Toujours tête baissée ?
Oui, Dieu remercie toujours le travailleur.

Beaucoup pensent que Yayi perdra le pouvoir en 2011 comme Soglo en 1996 ?
Je vais peut-être vous surprendre. En 1996, Soglo n’a pas perdu le pouvoir. Nicéphore Soglo a gagné les élections présidentielles de 1996 et je suis d’accord avec vous que les forces politiques l’ont fait partir. Et je crois que le président Boni Yayi a bien compris cela. C’est fini ces machinations. Vous savez, le peuple béninois est reconnaissant. Les gens sont analphabètes mais ne sont pas bêtes. Ils savent ce qui est bien et ils savent ce qui n’est pas bien. Qu’est-ce qui vaut aujourd’hui à Nicéphore Soglo son charisme malgré son départ du pouvoir en 1996 ? C’est ce qu’il a fait pour son pays et c’est pour cela que je dis que c’est le travail qui paie. Ce que Soglo a fait est inoubliable dans la mémoire des gens. Ce sont les politiques qui nous conduisent dans la dépravation.
Moi je travaille comme si je ne vais jamais mourir mais je vis comme si je vais mourir tout de suite. Et c’est ce que je pense que le Président Boni Yayi fait. Je pense que si le Président peut aplanir les bords politiques, c’est tant mieux mais qu’on ne perde pas le temps. Il faut qu’on avance.

Installation des conseils communaux avec le cas d’Abomey-Calavi
En 2003, comment le conseil communal a été installé à Abomey-Calavi?. Quand le président a dit, je ne veux pas installer les conseils communaux parce que cela va faire beaucoup de bruits, qu’est-ce qu’on n’a pas dit? La loi dit qu’il faut installer les conseils quinze jours après les élections. On a tout dit sur le Chef de l’Etat. La loi est faite pour les hommes. Moi je suis pour la légalité humaine. C’est-à-dire que si nous savons qu’appliquer la loi va tuer un homme, il faut s’abstenir de l’appliquer. On a fait des élections et le drame de ces élections est à la source. On a fait une élection catastrophique et vous voulez que les résultats sortis d’une élection de cette nature là soient mis en Å“uvre. Ce sera la plus grande catastrophe. On dit attendons que la Cour tranche les nombreux conflits qui pendent devant elle. On a dit jamais. La Cour tranche et invalide 4 postes et on dit qu’il faut attendre que la Cour notifie cela aux gens avant d’organiser. Ces mêmes personnes qui réclament l’installation du Conseil communal, veulent désormais attendre la notification de la Cour avant l’élection du maire. Moi je crois qu’on ne peut pas faire la politique en tout. Je vis à Abomey-Calavi et dans quelques années, elle sera la plus grande ville du Bénin. Mais c’est une commune qui est dans une situation désastreuse. Et vous pensez que les problèmes écologiques qu’on a créés dans Cotonou soient dupliqués dans Abomey-Calavi. J’ai envie de suggérer à mon ministre qui a en charge la décentralisation de modifier les lois sur la décentralisation. Il va faire un projet de loi qui sera voté à l’Assemblée nationale. On doit modifier les lois parce qu’un seul maire ne peut pas continuer par diriger Abomey-Calavi. Godomey peut être érigé en commune, Calavi peut être érigée en commune, Zinvié peut être érigé en commune. Et pourquoi ne ferait-on pas cela au lieu de se faire une guerre qui n’a aucun sens.
La politique doit conduire au développement. Si nous faisons une politique qui ne conduit pas au développement, c’est dangereux.

Interprétation de la loi
Non. L’interprétation de la loi ne dépend pas de la position qu’on occupe. La loi, c’est la loi. Quand la loi dit qu’il faut installer les conseils communaux quinze (15) jours après l’élection des conseillers, elle l’a dit en espérant que la Cena sera une Cena sérieuse. Mais si vous commencez d’abord par avoir une Céna calamiteuse qui a fait ce que vous avez vu et que le lendemain, il devient syndicaliste pour dire qu’il faut fermer tous les bureaux et que les gens ne travaillent plus, c’est indigne et ce n’est plus la loi. Ce n’est pas moi en ce moment là qui interprète la loi.

carte d’identité
Un combatant
« Monsieur Tamègnon c’est moi. Un homme de 1m87. Maigrichon. Un monsieur qui n’a pas la chair sur les os et qui se rase la tête et dont les cheveux deviennent blancs par le fait de la responsabilité. » On devine aisément que cet homme a l’humour facile en tenant à cette présentation très comique qu’il fait de lui-même. Né le 19 mars 1957 à Savalou, il a fait son cycle primaire en Côte d’Ivoire, à Savalou, Parakou, Covè, Bassila, Bohicon en partie. Il justifie cette mobilité : « Je me suis promené un peu partout. Je n’ai jamais fait deux années scolaires dans un même établissement parce que je suivais un oncle qui était instituteur et chaque fois qu’on l’affectait, il m’emportait dans sa valise. » Il a fait le cours secondaire à Bohicon au Collège Mgr Steinmetz et au Lycée Béhanzin de Porto-Novo. Après le Bac série littéraire, il s’est inscrit en Droit où il obtient une maîtrise avant d’aller faire une spécialisation en Banque et finances au CNAM à Paris. Il a complété tout cela par un DEA en Droit. « C’est pour garder ma fibre de juriste après mes trois années de Banque et finances et éviter d’oublier les notions de Droit que je me suis dit qu’il faudrait que je reprenne le Droit. C’est ce que j’ai fait. » Il ne voulait pas de la fonction publique au départ, mais son destin fut est autre que sa volonté. Il raconte son parcours professionnel : « J’ai commencé à travailler dans le secteur privé. Je n’ai jamais voulu être fonctionnaire dans ma vie. Me Robert DOSSOU alors doyen de la Faculté de droit m’a recruté comme assistant pour enseigner.C’est comme cela que je suis devenu fonctionnaire. J’étais là quand le professeur Hospice Antonio, nommé ministre des finances, m’a fait appel dans son cabinet. C’était en janvier1985. Je cumulais alors mes fonctions au ministère des finances et celle d’enseignant à la faculté. A un moment donné, j’ai perdu le goût pour l’enseignement lors des années blanches. Puis c’est le découragement en 1989 au point où je me suis expatrié pour aller travailler à Ouagadougou pour une institution financière régionale pendant sept ans. Je suis rentré parce que Soglo a perdu le pouvoir. A mon retour, je m’engage dans l’opposition aux côtés de Paul Dossou en 1997. En 2003, je me suis réfugié sous le parapluie du président Nicéphore Soglo pour ne pas être bousillé et quand il a eu la mairie, il m’a demandé de venir travailler avec lui. » Voilà résumé en peu de mots plus de vingt ans d’expériences professionnelles à l’international et au plan national. Il fait presque volontairement et habilement fi des périodes de souffrance et de chantage liées à son appartenance politique et à ses engagements et vision politiques. « Ce n’est pas facile de rester deux ans sans salaire et autres avantages et résister ». Cette phrase qui s’échappe cependant de sa bouche trahit ses souffrances qui ont fortifié ses convictions politiques et patriotiques dont il est aujourd’hui très fier. Aujourd’hui, il est prêt à donner le meilleur de lui-même pour aider à construire son pays pourvu que celui avec qui il va le faire ait une vision à long terme du développement. Et il le clame tout haut : « Dans ce pays vous avez vu comment je me suis donné à la mairie. Je me donne de la même manière à la SOGEMA. J’aime ce que je fais. Quand Dieu me donne la chance d’occuper une fonction, je la fais avec un amour profond. C’est cela qui me rend heureux».

Intimité
Ne cherchez surtout pas de quel plat raffole un Savalois pur sang. C’est facile à trouver. Rien que l’igname pilée. Et tous les téléspectateurs attentifs ont vu Joseph Tamègnon piler l’igname le 15 août dernier en compagnie de l’ancien ministre Edgar Alia à Savalou. Déguster tranquillement un bon plat d’igname bien pilée accompagnée de la sauce ”tchayo” (feuille de basilique) arrosée d’un bon vin fait son bonheur. Un bonheur qui n’est pas ce que le commun des mortels croit. ” Le bonheur ce n’est pas de courir derrière les plaisirs, le lit, les restaurants les plus luxueux, l’argent, la plus belle maison, la plus belle femme€¦ ll faut aimer profondément ce que l’on fait “, déclare-t-il. Joseph Tamègnon est célibataire avec quatre enfants. De la femme, il attend une seule chose essentielle : l’intelligence. ” Je veux rencontrer une femme qui a quelque chose dans la tête. Le sexe compte très peu pour moi. Je vous le garantis, ce n’est pas ça le bonheur, ce n’est pas le plaisir. ” C’est pour cela qu’il dit : ” Si j’ai une femme qui partage ce que je fais, je vais l’adorer, mais si j’ai une femme qui pense qu’il faut aller tout le temps dans les restaurants, je suis sûr qu’elle va m’ennuyer. ” Bien que célibataire, Joseph Tamègnon est un homme comblé par ses enfants qu’il adore. ” Je les aime profondément “, insiste-t-il. Si vous voulez figurer sur sa liste restreinte d’amis proches, il faut que vous soyez digne et sincère.

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