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Le triomphe de la vérité

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EDITORIAL:Fichu Bac


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Le baccalauréat est une épreuve de nerfs pour les élèves. Ce diplôme qui continue à donner l’insomnie à des milliers de candidats est mal organisé au Bénin du fait d’un traditionalisme largement dépassé. Les responsables de l’Office du Bac n’ont pas tort en effet de chercher à perpétuer les bonnes pratiques, si tant est qu’elles ne posent pas trop de problèmes aux enseignants et autres responsables à divers niveaux qui s’occupent de cet examen. Mais le rigorisme égocentrique dans lequel se sont installés les responsables de l’enseignement supérieur fait fi de l’état d’me des candidats. Achevé depuis le 23 juillet dernier, le Bac n’a livré son verdict que le 20 Août dernier, soit pratiquement un mois plus tard. Entre-temps, les candidats sont livrés à un suspens angoissant. Pendant ces quatre semaines, les enseignants ont tout le loisir de faire des réclamations en tout genre pour faire augmenter leur traitement de 50 ou 100 F. Ils arrivent presque chaque année à prendre en otage tout le système, pour des revendications qui ne sont pas toujours fondées et qui ont tout l’air d’un chantage éhonté mené sur le dos des élèves.
Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’ils ont mis en place un comité des enseignants pour les travaux du Bac, peuplé des syndicalistes les plus acérés pour faire augmenter les enchères. De la sorte, il y a très peu de place faite à l’efficacité du système qui devrait tenir compte de la nécessité de livrer les résultats en un délai raisonnable sans prolonger l’angoisse des candidats ni favoriser les marchandages en tout genre. A la place, nous avons un système auto-centré qui nourrit des centaines d’enseignants et plonge des milliers de candidats et leurs familles dans le stress de l’attente. Alors qu’au Niger ou en Côte-d’Ivoire, les résultats sont livrés au maximum deux semaines après l’examen, le minimum au Bénin est bien d’un mois. En France, le délai maximum est de deux jours.
Si l’on veut même se convaincre de la nécessité de changer les choses, il faut assister à la proclamation des résultats. Pendant des heures, on récite les noms de tous ces milliers d’admissibles alors que la possibilité existe d’afficher simplement les résultats pour en favoriser l’accès, comme au BEPC et au CEP ou tous les autres examens sur nos campus universitaires. Les candidats attendent parfois jusqu’à trois heures du matin comme à Cotonou et à Calavi la semaine dernière. Même l’informatisation des résultats est inopérante, le système informatique mis en place étant très vite saturé du fait de l’incapacité du site Internet de l’Office du Bac à supporter la ruée de milliers d’internautes pressés de consulter leurs résultats au même moment. Le système a été pratiquement bloqué mercredi dernier, augmentant d’autant le stress des candidats dont beaucoup ont enregistré des crises de nerf. Lorsqu’on imagine que la France qui compte plus de soixante millions d’habitants et donc des centaines de milliers de candidats parvient à donner des résultats fiables pour le même examen en deux jours avec une aisance infiniment plus grande, comment ne pas être révolté par la souffrance que l’on inflige si gratuitement à nos enfants au nom d’une rigueur qui n’est que refus d’avancer ? Il faut surtout voir avec quelle gourmandise les enseignants se précipitent sur ces travaux du Bac, puisque les mêmes sont présents à la surveillance des épreuves, à la correction, aux délibérations, à l’oral et encaissent des frais à toutes ces étapes. Ce sont eux qui alourdissent le système et sont prêts à tout pour l’empêcher d’évoluer, par peur de perdre leurs privilèges.
Olivier DJIDENOU

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