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Le triomphe de la vérité

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Affiss Anjorin, Pdt de la Commission Tic de la Ccib: « Avec un E-gouv réussi, plus rien ne sera comme avant »


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Aujourd’hui et demain la Commission TIC de la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (CCIB) organise        la deuxième édition du forum du secteur privé sur les TIC. Pour plus de précisions, nous avons rencontré pour vous Affiss Anjorin, président du comité d’organisation et président de la Commission Tic de la Ccib, en même temps vice-président de la commission des politiques sectorielles chargée des infrastructures en Tic de la Chambre de commerce régionale de l’Uemoa.

L’Evénement Précis : L’année dernière, vous avez organisé le premier forum du secteur privé sur les Tic. Que peut-on retenir de cette première édition ?
Affiss Anjorin :  L’année dernière, nous avons organisé ce forum parce que nous avons constaté que le gouvernement a sorti un document qu’il a appelé en son temps feuille de route ou plan Tic. Au niveau du secteur privé, nous avons constaté que ce document était très important et qu’il fallait en faire quelque chose. Car, si tous les opérateurs économiques sont au courant de l’existence de ce document, son contenu échappe à la majorité d’entre nous. Je me suis dit qu’il faut trouver une occasion pour la vulgarisation de ce document. Ce qui a été fait. La deuxième raison qui nous a poussé à organiser ce forum est d’apporter notre contribution à la politique Tic du gouvernement parce que nous avons apprécié tout ce qui était contenu dans ce document. Nous n’avons pas atteint tous les objectifs mais un pas satisfaisant a été fait parce que ce forum a posé les bases d’un partenariat entre le secteur privé et le secteur public. Nous avons le gouvernement qui est à l’écoute et qui est prêt à aider le secteur privé. Au sortir de ce forum, nous avons écrit certains documents que vous pouvez télécharger sur notre site web www.forumticsp.bj . La bataille n’est pas terminée car il y a encore des choses à faire dans le domaine des Tic. Raison pour laquelle nous voulons organiser le deuxième forum. L’organisation de l’édition de cette année nécessite la collaboration étroite du gouvernement de par son thème qui est le E-gouvernement qui est l’utilisation des technologies de l’information et de la communication afin d’améliorer la qualité des services que le gouvernement  rend aux citoyens. Nous avons constaté que le gouvernement s’est lancé définitivement dans la réglementation de E-gouv. Cela se justifie par l’identification d’un cabinet suite à un appel d’offre. Et ce cabinet travaille sur la faisabilité et la mise en oeuvre du E-gouv. C’est à ce titre qu’au niveau du secteur privé, on s’est dit que E-gouv est un instrument de développement si le Bénin veut aller vers l’émergence. Et on ne peut aller vers l’émergence qu’en ayant une administration moderne de développement. On ne peut avoir une administration de développement qu’avec l’implication des Tic dans toutes les ramifications de cette administration. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons initié ce deuxième forum. La deuxième raison est que la mise en Å“uvre du E-gouv apporte une bouffée d’oxygène au secteur privé dans la mesure où cela nous amènera à revoir tous les textes législatifs qui touchent aux Tic, c’est-à-dire  l’aspect juridique et réglementaire de notre secteur Tic.

Est-ce que ce E-gouv peut être réalisé quand on sait que le site web du gouvernement même n’est jamais à jour ?
Je pense qu’il ne nous revient pas de mettre à jour le site du gouvernement. Mais je sais que le E-gouv apportera beaucoup de changements dans la vie des uns et des autres. Aujourd’hui par exemple, pour que quelqu’un qui est né à Cotonou et qui pour des raisons de service se retrouve à Tchoumi-Tchoumi, puisse prendre son casier judiciaire, il doit revenir d’abord à Cotonou. Vous imaginez le temps, l’argent qu’il perd et surtout les risques d’accident qu’il court. Or, avec la mise en Å“uvre du E-gouv, il lui suffit d’entrer dans un cyber pour demander en ligne son casier judiciaire. C’est une bonne chose aussi bien pour les citoyens que pour les entreprises. Voilà les raisons pour lesquelles nous devons mettre en Å“uvre le E-gouv. Même si à un moment donné le gouvernement baisse les bras, nous sommes là pour les lui redresse. Car, si nous avons un E-gouv réussi, plus rien ne sera comme avant. Toutes les pièces comme la carte d’identité, le passeport€¦ pourront être retirées en ligne.

On a tendance à croire que le E-gouv concerne uniquement le gouvernement.
Le E-gouv touche de près ou de loin tous les servies que le gouvernement rend aux citoyens et aux entreprises. Nous avons intérêt à ce qu’il voie le jour dans la mesure où il nous donne une nouvelle manière de voir les choses, d’avoir accès à l’information€¦

Est-ce que cette façon de passer par le Net pour avoir les pièces n’a pas d’autres revers ?
Je pense que lorsque vous êtes dans un train qui change de vitesse, la vôtre aussi change automatiquement. Donc, nous sommes à une ère où il faut aller vers ce qui se fait. Le développement a atteint un certain niveau où si nous ratons le train, nous risquons d’être en retard. Si nous voulons aller effectivement vers l’émergence dont nous rêvons tous, il faudrait s’accommoder, changer les vieilles habitudes afin d’aller vers cette émergence.

Où en est-on concrètement dans la réalisation de ce E-gouv ?
Le cabinet recruté sur appel d’offre est à pied d’Å“uvre et les conclusions de ses travaux sont pour bientôt.

Quelles sont les difficultés éventuelles qu’il y aura autour de ce programme?
Je pense que le forum va impulser les choses. Ce qui bloque est que les textes en vigueur ne permettent pas aux citoyens d’investir dans ce secteur. C’est pour cela qu’au sortir de ce forum, nous ferons des recommandations fortes afin que le gouvernement comprenne qu’il est temps d’aller dans le sens du toilettage des textes qui régissent les Tic au Bénin. Aujourd’hui, tous les textes qui régissent ce secteur sont basés sur des ordonnances or, aucun pays ne peut se développer à partir des ordonnances. Il faut donc légiférer pour permettre aux gens d’investir. Je voudrais faire un clin d’Å“il au ministre Adadja qui fait un travail énorme. Il est en train d’assembler un certain nombre de documents afin d’alléger la charge au niveau des Tic, parce que dans d’autres pays, il y a des mesures incitatives mais malheureusement ces mesures sont inexistantes au Bénin.

Est-ce qu’il ne fallait pas prendre ces mesures avant le forum. N’est-ce pas une manière de mettre la charrue avant les bÅ“ufs ?
Je pense que le gouvernement fait son travail et le secteur privé fait le sien. C’est vrai que certaines choses devraient être faites depuis très longtemps mais il faut commencer un jour. Si le secteur privé n’investit pas, ce n’est pas l’Etat qui va y investir. Il revient à l’Etat de baliser le terrain afin de nous permettre d’avoir le courage d’y investir.

Donc votre bataille au niveau du secteur privé est de tout faire pour que le gouvernement puisse aller au bout de cette dynamique qu’est la réalisation du E-gouv ?
Le E-gouv permettra d’améliorer l’efficacité des uns et des autres. Ce n’est pas la chasse gardée du secteur privé, nous sommes là uniquement pour impulser la chose. La mise en Å“uvre du E-gouv, c’est l’ouverture d’un grand chantier. Le gouvernement va tracer les grandes lignes et il revient au secteur privé de travailler. Ça va nous permettre de créer la richesse et des emplois. Nous avons discuté avec le Président Boni Yayi et le ministre Adadja. Nous leur avons dit que nous n’avons rien contre les multinationales. Mais à chaque fois qu’une grosse multinationale gagne un marché Tic, il faut qu’elle travaille avec une entreprise Tic locale afin qu’il y ait échange de compétence, pour que notre secteur privé puisse se prendre en charge. Il faut reconnaître que le secteur privé Tic local est très fragile et il revient à nous tous de faire en sorte qu’il ne soit pas fragile davantage. Nous ne pouvons pas construire l’émergence sur le secteur privé du voisin mais sur notre propre secteur privé

Donc le secteur privé doit se donner une certaine assise, une certaine capacité afin de pouvoir résister aux multinationales ?
Le secteur privé béninois est fragile mais regorge des compétences énormes

Qu’est-ce qui le fragilise ?
Il est fragile parce qu’il évolue dans un cadre juridique inapproprié.

Que fera le forum ?
Ce forum sera un espace d’échange et de partage avec les autres. Pour ce forum, nous avons invité la crème des crèmes, c’est-à-dire ceux qui ont une expérience incroyable dans le domaine des Tic. Nous allons faire venir un Capverdien, un Mauricien€¦ pour partager leurs expériences dans le domaine. Sous la houlette du Président Ataou Sofiano, nous voulons bousculer les choses parce que nous ne pouvons pas vouloir de l’émergence et son contraire. Il faudrait que le gouvernement et nous soyons en symbiose pour faire avancer les choses.

Est-ce que ce ne sera pas un forum de plus ?
Ça ne sera pas un forum de plus dans la mesure où le forum précédent nous a permis de poser les pas du partenariat. Nus sommes dans cette dynamique de partenariat et tant que ce partenariat ne sera pas scellé, on ne pourra pas réaliser le E-gouv.

On s’interroge sur ce partenariat entre le gouvernement et le secteur privé qui se plaint souvent des taxes et autres charges qui pèsent sur lui et drible parfois le gouvernement. Est-ce que dans ce climat il peut y avoir un partenariat gagnant-gagnant ?
Un partenariat qui n’est pas gagnant-gagnant n’est pas un partenariat. C’est vrai qu’il y a encore des choses qu’il faut faire et revoir. Nous sommes en train de faire ces choses avec le gouvernement pour que les deux parties en sortent gagnantes.

Est-ce que les deux parties se réuniront au cours de ce forum ?
Il n’y aura pas de forum sur le E-gouv si le gouvernement refuse de collaborer. Car, le E-gouv c’est la chose du gouvernement et nous sommes là pour l’accompagner. Nous ne pouvons pas l’accompagner s’il ne décide pas de le faire.
Quels sont les thèmes des communications qu’on aura lors de ce forum ?
Ce forum se déroulera en deux parties : une partie exhibition et une partie forum. A la partie exhibition, nous exposerons la crème des crèmes. La partie forum est divisée en trois sessions : la première session est relative à la stratégie de la mise en Å“uvre du E-gouv. Cette session permettra de connaître la contribution du secteur privé et ce que le secteur privé peut tirer du E-gouv. La deuxième session concerne l’environnement juridique parce que tant qu’on n’aura pas régler ce problème, les investissements ne se feront pas. La troisième session concerne le partenariat secteur public-secteur privé. 

Parmi les chefs d’entreprises privées, il y a d’autres qui sont à l’Assemblée nationale mais apparemment ils  sont plus intéressés par la politique politicienne que par les textes.
C’est justement pour corriger cet état de choses que nous avons initié ce forum qui va rassembler un grand nombre de gens. Nous sommes là pour taper du poing sur la table parce que si nous ne faisons rien, ni les députés, ni le gouvernement ne feront rien. Nous sommes dans une logique où nous devons pousser les gens à agir.

Est-ce que vous faites des lobbying auprès des députés pour que les textes dont vous parlez soient adoptés ?
Nous avons des politiciens parmi nous et nous faisons en sorte qu’ils puissent nous amener à concrétiser nos actions. Que ce soit au niveau des députés qu’au niveau des administrations décentralisées, il y a quelque chose qui se fait de façon à faire évoluer les choses.

La politique et les affaires ne font pas toujours bon ménage.
Ça dépend. Moi j’ai choisi de faire les affaires d’abord et la politique après tout simplement parce que je ne veux pas qu’on me raconte les choses de chez moi. Je veux être dans le feu de l’action.

Entretien réalisé par Gabin Euloge ASSOGBA

 

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