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Le triomphe de la vérité

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EDITORIAL: La crise est à nos portes


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Ce qui attend le Bénin dans les prochains mois ne laisse pas d’inquiéter. Et ce qui nous attend tous, c’est la dégradation de la situation économique du pays du fait de la conjoncture   mondiale. Aujourd’hui en effet, tous les experts s’accordent à reconnaître que la situation économique du globe et surtout celle des pays pauvres, va en prendre un sérieux coup. La facture alimentaire va s’alourdir de plus en plus. On considère qu’elle s’est accrue de 56% depuis l’année dernière alors que les projections de la FAO sont encore plus pessimistes pour les mois à venir. C’est que ce renchérissement va peser lourdement sur nos porte-monnaie qui serviront de plus en plus à faire manger la famille et de moins en moins à satisfaire les autres besoins additionnels.
 C’est l’exacte transposition de ce qui arrive actuellement à notre pays obligé de multiplier les mesures palliatives à coups d’exonérations fiscales qui auront des incidences directes sur ses prévisions budgétaires. Le mois dernier , le gouvernement a annoncé un train de mesures équivalent à 50 milliards de Francs CFA alors que la semaine dernière encore, le conseil des ministres a levé la TVA sur le fer à béton, le riz blanchi ordinaire, la farine de blé, les ptes alimentaires, le lait et les concentrés de tomate qui sont des produits de grande consommation. Là encore, ce sont des milliards qui ne peuvent plus être encaissés par le Trésor public pendant au moins trois longs mois. En clair, les dépenses de l’Etat auxquelles ces nombreux milliards étaient destinés vont subir des dégraissages ou carrément être reportées. C’est la loi des finances  2008 qui est simplement remise en cause et qui nécessite dès le mois prochain un collectif budgétaire désormais inévitable.

Les engagements sociaux et les nombreuses promesses du gouvernement aux populations vont en prendre un coup. Il en sera ainsi des projets de construction routière ou immobilière comme surtout des 25% d’augmentation salariale promis aux enseignants. Que fera alors le Chef de l’Etat face à tant de contraintes ? Aura-il recours à l’aide internationale ? Et même dans ce dernier cas, que fera-t-il en face du retard habituel des circuits financiers internationaux alors que l’urgence de la situation commande une réaction prompte ? Ce sont autant de questions qui vont se poser concrètement dans les prochains jours.

Malgré l’ampleur de la crise, les récents développements de la situation politique ont fait passer au second plan le brasier qui couve lentement mais inexorablement sous nos yeux. Parce qu’il est clair que les syndicalistes de l’enseignement seront intraitables si jamais le gouvernement se ravisait sur les promesses qu’il leur a faites. De même qu’il ne peut revenir sur ces engagements-là, le gouvernement aura du mal  à en prendre d’autres malgré la pression syndicale de ces derniers jours.    Il n’est plus possible aujourd’hui de continuer à se leurrer: la crise qui est à nos portes est plus profonde qu’elle ne paraît.  Et le gouvernement gagnerait à en parler suffisamment pour que la population des villes et des campagnes, notamment les syndicalistes prompts à revendiquer envers et contre tout, mesure ce qui l’attend.

Mais à quelque chose malheur est bon : l’agriculture, notamment la production vivrière, qui était le parent pauvre des investissements publics et même privés,  reprendra toute sa place désormais. C’est une obligation pour notre pays d’en tirer leçon pour faire face aux secousses qui profilent à l’horizon.
Olivier Djidénou

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