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Le triomphe de la vérité

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Editorial : Gouvernement de désintégration nationale


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Il paraît que le Chef de l’Etat s’apprête à remanier son gouvernement. Il paraît aussi que la nouvelle équipe en vue verra l’entrée de représentants des partis ayant tancé Boni Yayi lors des joutes électorales qui s’achèvent et qu’ainsi sortiront du gouvernement quelques apprentis sorciers ayant passé leur temps à dire les louanges du Chef et à lui raconter des boniments auxquels il a cru. On ne peut dénier au Chef de l’Etat le devoir de tenir compte de l’opinion de ses concitoyens pour réajuster la composition de son gouvernement. De fait, le dernier scrutin  a sonné dans certaines communes comme un désaveux cinglant infligé à la gouvernance actuelle. Dans une commune stratégique comme Cotonou où l’une des têtes de liste FCBE, Jérôme Dandjinou pressenti pour être maire, a proprement mordu la poussière devant la déferlante RB, on est en droit de se poser des questions. Que s’est-il donc passé ? Entre l’écrasante popularité de Boni Yayi en 2006 et le rejet tout aussi écrasant de 2008, il y a eu des erreurs réelles, une cacophonie des ambitions et une maîtrise insuffisante de la gouvernance politique.

Certes, et c’est pire que tout, il y a eu la cherté du coût de la vie, une variable économique qui s’est invitée dans les ménages et a desservi abondamment le camp présidentiel. Mais il ne faut pas négliger non plus le poids relatif de la corruption électorale et l’affect sociologique créé par les partis traditionnels auxquels les électeurs sont habitués depuis longtemps. Mais je n’y vois nulle part, et il faut résister à l’envie de le faire, je n’y vois donc pas une preuve que la population de Cotonou  préfère Nicéphore Soglo au Chef de l’Etat.

   Je vois plutôt le vote sanction de l’électorat qui cherche par là à envoyer au gouvernement un message clair de désaveux en portant son choix sur ses pires adversaires. Ceux-ci ne sont donc pas choisis pour leur qualité intrinsèque ni pour le projet qu’ils représentent mais pour la chicotte qu’ils symbolisent. La gestion de Cotonou et les dérives de son maire, ont été vite oubliées face aux erreurs de la mouvance au pouvoir à qui le peuple de la ville veut envoyer un message fort. La pire de ses erreurs reste l’affaire des cartes d’électeurs prétendument volées, qui a servi à  victimiser la RB face à un pouvoir déjà accusé d’être dictatorial.
Face à ce constat, ce serait simplement un nouvel aveuglement que d’inviter les opposants au gouvernement du changement alors qu’ils ne croient pas au changement. Ils seront contents de venir y partager les ors du pouvoir, sans jamais être prêts à en assumer les exigences de vertu, de loyauté et d’efficacité. D’autant qu’ils viendront, parés de leur victoire et de l’idée erronée  mais alors inévitable que le peuple les soutient. Mais le peuple ne les soutient guère. Les Béninois ne peuvent pas soutenir la façon dont ils conçoivent le jeu politique en instaurant des pratiques rentières et patrimoniales qui ont arriéré le pays. Les Cotonois rejettent plutôt une certaine politique et protestent contre la cherté de la vie, sans renier l’action du Président de la République. Retourner au fameux gouvernement d’union nationale, c’est courir le risque de revenir à la mangécratie, à cette conception qui assimile le fauteuil ministériel à une rente donnée pour bouffer. C’est livrer le pouvoir à l’incertitude d’une équipe peu fiable du fait de sa disharmonie idéologique fondée sur un principe antipatriotique : le partage du gteau national. Plus que tout, ceci est le pire des maux. Et il faut l’éviter.
Olivier Djidénou

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